PédagoTIC

J'ai été très peu actif au dernier trimestre sur mon blogue... Désolé! J'ai eu un horaire dément!

Il y a quelques semaines j'ai parlé de la classe inversée avec mes étudiants. Nous ne sommes pas allé très en profondeur. Comme toujours le temps manquait. J'ai cependant croisé un texte intéressant sur le sujet. Je l'indexe ici pour le retrouver facilement et le partager avec ceux qui continuent de me suivre. Voici aussi quelques notes à ce sujet.

Le texte s'intitule Classes Inversées, étendons et « systémisons » le concept ! et il a été mis en ligne par M. Marcel Lebrun, un collègue européen. Dans ce texte, M. Lebrun discute de la possibilité de systématiser ou de pousser plus loin la mise en place de cette stratégie pédagogique facilitée par les TIC.

Déjà, dans la présentation du premier niveau, il met clairement à l'avant-plan l'un des principaux avantages de cette stratégie (j'ai ajouté le gras):

Le « flip » va agir en reconsidérant les espaces-temps de l’enseigner-apprendre. Il s’agira de mieux occuper l’espace et le temps, d’accompagner une partie de l’apprentissage (mémorisation, compréhension …) hors de la classe et de rendre à cette dernière sa vocation liée à la rencontre, au caractère social de l’apprentissage.

Ce petit changement, tout simple en apparence, est très important! Dans la classe inversée, l'enseignant peut intervenir au moment le plus crucial, celui où l'apprenant expérimente et confronte ses apprentissages à ceux des autres ou à l'environnement. L'enseignant peut alors interagir avec l'apprenant, lui donner des rétroactions, le guider dans sa réflexion, le questionner pour le pousser plus loin... Ce changement de rôle de l'enseignant et ce repositionnement dans un cadre où l'enseignant devient un accompagnateur de l'apprentissage est selon moi ce qui importe le plus dans la classe inversée. Les images employées par M. Lebrun pour illustrer l'apprendre dans sa figure sont très révélatrices...

Au niveau 2 M. Lebrun décrits d'autres changements associés à la classe inversée. Ils sont nombreux et il est vrai qu'ils ne se limitent pas à une redéfinition du rôle de l'enseignant. M. Lebrun suggère que l'on peut pousser encore plus loin le changement en ajoutant, par exemple, une part de travail individuel ou collectif à distance avant le cours. Ici, chaque apprenant sera encore plus actif. Selon l'analyse de M. Lebrun, même au niveau 2 la classe inversée ne serait pas complète ou n'aurait pas atteint son plein potentiel. Il propose donc un niveau 3. il parle ici d'une approche cyclique, plus complète sur le plan cognitif. Voici les quatre étapes qu'il propose:

Temps 1 (Niveau 2, distance) : instruire le dossier, ramener des éléments du contexte, les structurer quelque peu, les présenter d’une manière originale … (recherche d’informations, validation, analyse, synthèse, créativité …) Temps 2 (Niveau 2, présence) : présenter les informations et ressources trouvées, identifier les différences et repérer les similitudes, vivre un « conflit » socio-cognitif, expliciter les préconceptions, faire émerger les questions, les hypothèses … (communication, analyse, réflexivité, modélisation …) Temps 3 (Niveau 1, distance) : prendre connaissance des théories, relever les éléments pertinents pour la thématique investiguée, préparer une synthèse, exercer le fonctionnement du modèle … (apprendre, faire des liens, mémoriser, se poser et préparer des questions, modéliser …) Temps 4 (Niveau 1, présence) : consolider les acquis, faire fonctionner le modèle ou la théorie en regard des thématiques investiguées, préparer le transfert par l’approche d’autres situations … (comprendre, appliquer, investiguer les limites, transférer à d’autres contextes …).

Ce cette manière le travail est plus long, mais plus profond et complet sur le plan cognitif.

Il propose ensuite des fondements théoriques que je ne connais pas encore... J'explorerai tout ça avant le prochain trimestre.

Joyeuses fêtes!