PédagoTIC

Ayant grandi dans une société où l’influence de la technologie est omniprésente et où elle croit de façon exponentielle, les jeunes d’aujourd’hui sont bien loin de ceux d’hier. Durant les dernières années, la société a connu de grands changements qui ont modifié les pratiques pédagogiques. Parmi ceux-ci, on retrouve l’explosion et l’expansion des technologies de l’information et de la communication. Devant tout ce progrès, il devient impératif d’ajuster nos méthodes et de s’interroger sur l’utilisation des TIC en classe. Alors des questions s’imposent : qui doit enseigner la citoyenneté numérique et les compétences liées aux TIC ? Quand doit-on le faire ? Sommes-nous prêtes à la faire ? Selon nous c’est aux parents et aux enseignants qu’incombe la tâche d’éduquer les jeunes en matière de technologie et ce, dès qu’ils sont aptes à l’utiliser. Cependant, dire aujourd’hui que nous sommes prêtes à le faire ne serait pas réaliste car malgré toute notre bonne volonté, la formation et les outils sont indispensables afin que nous soyons entièrement prêtes à éduquer les jeunes à la technologie.

                Les parents : premiers intervenants dans l’apprentissage

Comme pour beaucoup d’apprentissages fondamentaux, c’est aux parents que revient la responsabilité de débuter le processus d’apprentissage face aux outils numériques. En effet, ils doivent initier leurs enfants à cet univers numérique et ils doivent aussi construire les bases sur lesquelles s’appuieront leurs futurs apprentissages en matière de technologie. Une recherche de la BBC montre qu’il existe réellement un lien entre le niveau d’aisance des parents avec les TIC et celui de leurs enfants. En d’autres mots, cette recherche souligne que les parents qui ne sont pas à l’aise avec les TIC freinent l’apprentissage de leur enfant face aux outils numériques et cela peut passablement leur nuire dans leur éducation et même dans leurs futures opportunités de carrière. C’est pourquoi on considère qu’ils sont en grande partie responsables du développement des compétences de leur enfant sur le plan de l’utilisation de la technologie mais sans toutefois être les seuls à devoir les accompagner dans cette démarche.

                 La mission même de l’école

Effectivement, les enseignants jouent aussi un rôle majeur dans ce processus d’éducation à la technologie. Il est évident que l’école doit qualifier et socialiser les jeunes puisque ce sont là des fondements de son mandat. En effet, son programme stipule que la mission de l’école s’articule autour de trois axes : instruire, socialiser et qualifier (PFEQ, 2006). L’école doit donc apprendre aux jeunes à vivre ensemble dans la communauté. Cependant, avec l’avènement des multiples moyens de communication, la communauté a pris de l’expansion et même un tout autre sens. Les jeunes doivent désormais vivre ensemble dans un tout autre monde, un monde aux frontières élargies. L’utilisation des TIC est donc devenue essentielle. Car comment peut-on prétendre socialiser des individus en n’excluant le plus puissant agent socialisateur, Internet ? Les enseignants doivent former les citoyens de demain, citoyens qui devront être qualifiés dans plusieurs sphères de cette société en perpétuel changement. Or, il se trouve qu’aujourd’hui, à l’ère numérique, être un citoyen ‘’fonctionnel’’ signifie aussi être éduqué à la citoyenneté numérique et aux technologies puisque celles-ci font partie intégrante de la société actuelle.Tout comme les institutions d’enseignement, les enseignants doivent s’adapter à cette nouvelle réalité et surtout, ne pas se laisser dépasser par celle-ci. Bref, étant des médiateurs vers la culture seconde, les enseignants doivent intégrer cet élément important de notre patrimoine culturel à leur enseignement. Tout comme ils apprennent aux jeunes ce que sont les normes d’un comportement approprié en communauté, ils doivent leur apprendre comment se comporter de manière responsable en ce qui concerne l’utilisation de la technologie. Et tout comme ils les préparent à devenir des individus aptes à fonctionner sur le marché du travail, ils doivent favoriser le développement des compétences liées à l’utilisation de la technologie qui est présente dans plusieurs domaines de ce même marché du travail.

  
                 La huitième compétence d'un professionnel de l'enseignement

Par ailleurs, selon le Ministère de l’Éduction du Loisir et du Sport, afin de bien remplir son rôle, un enseignant se doit de posséder douze compétences professionnelles, dont la huitième qui consiste à intégrer les technologies de l’information et des communications à sa pédagogie ainsi qu’à son développement professionnel. Cette compétence indique clairement que les futurs enseignants doivent s’approprier les TIC, tant pour la planification que pour le pilotage ou la gestion de l’enseignement (Karsenti, T. ; Raby, C. ; Villeneuve, S. ; Gauthier, C. 2007). En rappelant les six composantes de la huitième compétence, cette synthèse des résultats d'une enquête panquébécoise montre de façon explicite que l'enseignant d'aujourd'hui doit être bien "branché". En effet, selon celle-ci c'est

la façon globale d’enseigner qui doit changer : l’enseignant doit être en mesure de communiquer avec les TIC, d’enseigner en salle de classe avec les TIC, de planifier ses leçons en faisant appel aux TIC, etc. De surcroît, l’enseignant doit être en mesure d’amener ses élèves à faire usage des TIC pour mieux apprendre.Il est également indiqué que les TIC doivent participer au développement professionnel des enseignants : pour poursuivre leur formation, les enseignants doivent faire appel aux TIC comme outil d’apprentissage.

Finalement, tout comme le MELS, nous sommes d'accord pour dire que l'éducation aux TIC fait partie des responsabilités de l'enseignant.

                 Les natifs du numériques : des élèves qui pensent différemment

Nous croyons qu'il est préférable de commencer l'éducation aux TIC le plus tôt possible, soit avant même l'entrée en maternelle. En fait, on peut remarquer que les natifs du numérique qui ont grandi avec l'Internet et toutes ses possibilités ont beaucoup de facilité à l'utiliser. Depuis leur naissance ils se sont approprié et ont maitrisé les différents outils numériques tels que les ordinateurs, les jeux vidéo, les baladeurs numériques, les caméras video etc. Et cela a comme impact qu'aujourd'hui, ces natifs du numérique pensent et assimilent l'information d'une tout autre façon que nous, simples immigrants du monde numérique (Prensky, 2009). En effet, dans son article publié dans Le Devoir, Marc Prensky souligne qu'en raison de sa consommation permanente de contenus numériques, la génération actuelle a développé un mode de pensée passablement différente de ceux qui ont grandi hors du monde numérique. Ces derniers ont d’abord dû apprendre péniblement l’utilisation de l’Internet, car ils ne l’ont pas côtoyé dès le berceau ( Prensky, 2009). Donc, dans cet environnement pédagogique riche en outils technologiques où l'éducation au numérique est devenue une nécessité, un enfant qui n'est pas natif du numérique se retrouve désavantagé. Non seulement il n'a pas autant de connaissances en matière de technologie mais il n'apprend pas de la même facon que la majorité des élèves. Or, pour optimiser l'apprentissage de l'enfant tout au long du primaire, le processus d'éducation aux technologies devrait s'enclencher à la maison, ne serait-ce que pour éveiller l'intérêt de l'enfant ou l'initier aux jeux éducatifs. Finalement, on peut dire que pour faciliter l'apprentissage des enfants face aux outils technologiques et par le fait même, leur parcours scolaire, il est pertinent de les initier dès leur jeune âge à cet univers qu'ils côtoieront tout au long de leur vie.

                Prêtes mais....

Enfin, nous sommes ouvertes aux changements et intéressées par l’utilisation des TIC en classe, toutefois, malgré toute notre bonne volonté, nous sommes conscientes que nous ne possédons pas la formation ni les outils nécessaires à l'utilisation et l'intégration adéquate de ces outils dans notre pédagogie. De toute évidence, les TIC sont devenues indispensables à notre développement professionnel ainsi qu'à la diversification de nos pratiques pédagogiques. Elles constituent un accès illimité à un grand nombre d'information, elles favorisent les échanges, elles savent créer un environnement d'apprentissage efficace et motivant, elles peuvent être utiles aux élèves en difficulté et avec ses nombreux outils, elles facilitent notre travail au quotidien. Somme toute, l’intégration des TIC dans notre futur métier d’enseignante transformera fortement notre façon d’apprendre et d’enseigner.Cependant, afin d'être adéquatement outillée pour intégrer les TIC dans nos salles de classe, une bonne formation est requise pour être "technocompétente". Malheureusement, selon les résultats des analyses d'un groupe de chercheurs de l'UQAM, les enseignants montrent des carences sur le plan de la maîtrise des technologies (Villeneuve, Karsenti, Raby & Meunier, 2012). Pour terminer, on peut affirmer que notre désir est bel et bien d'utiliser les multiples possibilités que nous offrent les technologies mais pour ce faire, une formation plus approfondie est nécessaire.

Finalement, nous soutenons que les parents et les enseignants jouent un rôle dans le processus d'éducation à la citoyenneté numérique et aux compétences reliées aux technologies. Ils doivent travailler en collaboration afin de bien accompagner les enfants dans leurs apprentissages. Sans oublier qu'ils doivent bien sûr les sensibiliser aux dangers potentiels et définir certaines limites et conditions d'utilisation. De plus, nous croyons que l'initiation à l'univers du numérique devrait se faire le plus tôt possible, soit avant même l'entrée en maternelle. En tant que futures enseignantes, nous sommes prêtes à relever le défi qu'est l'intégration des TIC dans nos salles de classe. Toutefois pour y arriver, nous devons être mieux outillées et surtout, plus compétentes dans ce domaine. Nous sommes donc enthousiastes à l'idée de développer nos compétences reliées à la technologie afin de ne pas être dépassées par celle-ci car en 2014, la question n'est plus de savoir si l'on doit intégrer les TIC dans nos classes mais bien de savoir comment les intégrer.

Réalisé par : etu114, etu101, etu115, etu97