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C'est officiel, je ne peux plus vivre sans Internet

J'ignore comment c'est arrivé. Je croyais pourtant être capable de m'en passer au moins quelques jours...

Internet, c'est quoi pour vous? Moi, j'ai réalisé récemment que c'était quelque chose d'essentiel à mon fonctionnement quotidien, tant sur le plan social qu'organisationel.

Le processus

Jusqu'à tout récemment, je crois que j'étais capable de m'en passer. En y réfléchissant bien, je suis capable de pointer certains jalons du processus qui a amené ma dépendance. Retournons en arrière de quelques années.

Quand je suis revenu au Saguenay, je n'avais pas de téléphone cellulaire. J'utilisais un agenda "papier". La travail de coécriture était synonyme de gestion de versions et de commentaires. Je lisais alors des livres et j'étais un client assidu de la bibliothèque universitaire. Les livres et les périodiques imprimés constituaient encore, il me semble, une part importante de mes ressources informationnelles. Je peux fournir, à titre de preuve, deux tiroirs de photocopies d'articles que j'ai utilisé pour finaliser mon doctorat et écrire ma première demande de subvention. J'encadrais alors mes étudiants lors de rencontre à la didacthèque ou à mon bureau. Je ramenais souvent des documents à la maison pour continuer à travailler.

Qu'est-ce qui a changé? Tout!

Le premier geste que j'ai posé a été de me satisfaire d'un ordinateur portable. Pas d'ordinateur de bureau pour moi, je n'en voyais pas l'utilité. J'avais donc la possibilité d'amener avec moi mes documents et mon travail. Avec le temps, j'ai découvert Google Docs et d'autres services qui me permettaient d'héberger mes documents en ligne. J'y avais donc accès même quand je n'avais pas mon ordinateur. Depuis un an, j'ai poussé plus loin et j'ai amené plusieurs collègues à travailler en ligne avec moi. Je n'utilise presque plus jamais Word ou LibreOffice pour les tâches de coécriture et je ne m'en porte que mieux! On peut réellement discuter les textes et coproduire sans se rencontrer. Depuis environ un an, c'est la totalité de mes ordinateurs qui se synchronisent ensemble automatiquement via Internet. J'utilise un service qui vient "de base" avec ma version de Linux (Ubuntu). Ainsi, alors que je suis actuellement en France, les documents que j'enregistre sur mon portable sont automatiquement enregistrés sur mon poste à la maison et sur mon poste au bureau s'il est encore ouvert. Si j'en ai besoin, j'ai aussi configuré le tout pour que mes documents soient aussi disponibles sur un serveur dont j'ai la responsabilité et le contrôle. Ça fonctionne aussi avec mon cellulaire qui roule sous Android, mais faute d'espace de stockage, les documents sont disponibles à la demande seulement...

Pour les références, ça s'est passé progressivement. J'ai lentement découvert de plus en plus de ressources en ligne et ma bibliothèque a régulièrement augmenté notre accès à des ressources informatisées. En 2005, quand je suis revenu au Saguenay, j'utilisais Endnote pour gérer mes références. C'était pratique, des filtres existaient qui permettaient d'importer facilement les références provenant de certaines banques de données. J'ai ensuite découvert Zotéro qui s’insérait dans mon navigateur et qui pouvait, lui, importer des références provenant de sources beaucoup plus variées et nombreuses. Le changement vers Zotéro m'est immédiatement apparu comme bénéfique parce que je faisais alors le plus gros de ma recherche informationnelle en ligne, grâce à mon navigateur. Puis j'ai découvert Mendeley qui me permettait d'importer presque aussi facilement que Zotero, mais qui rendait possible l'accès à ma bibliothèque personnelle de référence depuis n'importe quel poste branché à Internet. Cette fonction est maintenant apparue sur Zotéro... Trop tard dans mon cas! Depuis deux ans, j'utilise aussi les fonctions de partage de Mendeley. Ce n'est plus MA bibliothèque de références personnelles, c'est NOTRE bibliothèque de références puisque je partage plusieurs collections avec des assistants, des étudiants et des collègues qui contribuent plus ou moins en y ajoutant des références, des commentaires, des résumés, des notes...

Après quelques années à l'UQAC, j'ai largué l'agenda papier pour un agenda en ligne que ma femme pouvait facilement consulter. Je lui ai plus tard donné le droit d'ajouter des nouvelles entrées. Je l'utilise maintenant avec mes étudiants qui peuvent, grâce à un formulaire en ligne très simple, savoir quand je suis disponible pour offrir de la supervision et même réserver certaines périodes sans avoir à me consulter. Le tout s'ajoute automatiquement à mon agenda sans pour autant que mes étudiants sachent tout ce que je fais.

Avec le temps, même le portable m'a semblé moins nécessaire. J'avais Internet à la maison et mes activités étaient de plus en plus souvent en ligne. Le second poste que j'ai acheté était un ordinateur de bureau. J'ai toujours un portable, mais il me semble moins essentiel maintenant. Si j'ai Internet, je suis généralement OK!

Le changement le plus récent a été l'achat d'un cellulaire. J'ai longtemps résisté. Je ne voulais pas de "laisse". Partout où j'allais, j'avais un téléphone à porter de la main et jusqu'à tout récemment, les téléphones intelligents ne pouvaient pas vraiment remplacer aucun de mes ordinateurs.

La révélation

J'ai su que j'étais complètement et totalement accro à Internet durant mon voyage en Europe. Je suis parti sans cellulaire, avec mon portable. Je me disais que ce serait suffisant. En arrivant en Suisse, la HEP avait un petit problème de surcharge de son réseau. Ma connexion n'était donc pas très fiable... J'arrivais tout de même à téléphoner à ma famille et à communiquer avec mes collègues. Plus tard, à La Ciotat, près de Marseille, je me suis retrouver sans lien avec Internet. Tout est devenu difficile! Pas capable d'envoyer des photos, pas capable d'avertir la famille que ça va bien, pas capable de vérifier le prix d'une activité ou de trouver son chemin facilement... J'ai réalisé que, dans ma vie quotidienne, j'utilisais Internet presque continuellement. Je l'utilise au travail, dans la voiture comme GPS (fonction itinéraire de google Map jumelé avec le GPS de mon cellulaire!), pour communiquer, pour répondre à la moindre question que je me pose, etc. Ce n'est pas quotidien comme usage, c'est plutôt de l'ordre de plusieurs fois par heure!

Je suis à Lyon depuis quelques heures et Christophe Batier me fournit une bonne connexion... Enfin!

pgiroux

Auteur: pgiroux

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Commentaires (3)

antoine antoine ·  13 octobre 2011, 8:45:08 AM

C'est intéressant comme témoignage ! Deux petites réflexions pour alimenter le sujet :
- j'ai un smartphone depuis presque 1 an et ça a considérablement changé ma façon de travailler, par contre je n'ai un ordinateur portable que depuis un mois, et du coup je redécouvre au contraire le plaisir de travailler/naviguer/lire/écrire n'importe où (ce que ne me permettait que partiellement mon Android) ;
- je suis en train d'abandonner peu à peu Google Documents, justement parce que dès que je n'ai pas de connexion ça pose vraiment problème (et l'application Chrome offline n'est pas satisfaisante), en plus du fait de laisser ses documents sur les serveurs de Google. Des outils de synchronisation comme Ubuntu One peuvent permettre de lier les deux (les documents partout mais aussi lorsque je n'ai pas de connexion), il faudrait surement creuses cette question !

Patrick Giroux Patrick Giroux ·  14 octobre 2011, 3:03:51 AM

Merci pour le commentaire.

Pour ma part, ce n'est pas de mon cell ou de mon portable que j'ai besoin, c'est d'être connecté à Internet. peu m'importe le moyen.

J'utilise Ubuntu One depuis plusieurs mois maintenant et dans la prochaine mise à jour d'Ubuntu (11.10), on est supposé pouvoir connecté nos poste Ubunu avec Google DOC d'une manière ou d,une autre. Dès que j'ai quelques jours, j'explorerai cette option. J’aimerais noté que dans mon cas, Ubuntu One et Google Docs répondent à des besoins différents. Google Docs m'est utile parce que j'écris souvent en collaboration.

Patrick Giroux Patrick Giroux ·  11 novembre 2011, 7:44:16 AM

Sur son blogue, Bruno Devauchelle réfléchit à la dépendance aux TIC. est-ce que l'École devrait y penser à 2 fois avant d'introduire autant de TIC? http://www.brunodevauchelle.com/blo...

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