PédagoTIC

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

Des cellulaires en classe primaire?

Devrait-on permettre l’utilisation du téléphone cellulaire en classe primaire?

téléphone intelligent

La génération C a des exigences face à l’enseignement qui ne sont pas les mêmes qu’autrefois. Effectivement, les pédagogues et les bibliothèques ne sont plus les seules sources d’informations disponibles. Maintenant, la technologie est de plus en plus accessible et peut nous apporter une tonne d’informations. Face à ce fait, les enfants de la génération C veulent avoir accès à l’information très rapidement et être actifs dans leurs apprentissages. Pour s’y faire, devrait-on leur donner le droit d’utiliser leurs appareils technologiques tel que le cellulaire en classe?

Wikipédia cite le CEFRIO et définit la génération C comme ceci: "La génération C désigne, selon le Centre francophone d'informatisation des organisations (CEFRIO), l'ensemble des personnes nées entre 1984 et 1996. Elle se caractérise par le fait qu'elle a grandi avec les technologies de l'information et Internet, dont elle se sert pour communiquer, collaborer et créer."

Dans cet essai, je prendrai position sur l'utilisation du cellulaire en classe. Certes, le cellulaire apporte une foule d’avantages, mais il peut aussi bien être utilisé d’une mauvaise façon et ainsi être perçu négativement par plusieurs.

Les opinions sur le sujet des technologies à l’école sont très controversées. Plusieurs se demandent quel serait donc le but visé par l’enseignante sur l’utilisation des cellulaires en classe? En réponse à cette question, le téléphone portable est maintenant très souvent muni d’Internet. Donc, avec leur téléphone, les élèves pourraient tous y avoir accès. Ce scénario serait beaucoup mieux que les deux ou trois ordinateurs défraîchis placés au fond de la classe. Donc, accepter l’utilisation des téléphones cellulaires permettrait de régler un problème sur le plan budgétaire dans les écoles, car les enfants apporteraient leur propre appareil. De plus, les ordinateurs placés dans les classes sont souvent très vieux. Avec l’utilisation du cellulaire, nous pourrions aussi surmonter cette difficulté, car les cellulaires sont en progrès constant. Les programmes utilisés seraient donc beaucoup plus adaptés pour les élèves faisant partie de la génération C.

Le téléphone cellulaire est présent dans la vie de tous les jours. Même les artistes s’en servent. Prenons seulement exemple du spectacle de Black eyed peas sur les plaines à Québec. Au cours de cet évènement, il était demandé aux spectateurs d’envoyer des titres de chanson aux membres du groupe. Un des membres (Will i.am.) a fait un mélange de toutes les chansons reçues sous l’impulsion du moment. Le fait que nous puissions prendre part, d'une certaine façon, au spectacle, nous donnait un peu de pouvoir. Nous nous sentions interpellés par le groupe et nous avions l’impression d’être importants au beau milieu d’une mer de monde. Serait-il possible de transférer ce sentiment dans la classe? Je crois que oui. Prenons l'exemple d’une tempête d’idées. L’enseignante demande aux élèves de dire tout ce qui leur passe par la tête sur un sujet donné. À mains levées, il n’est pas évident pour celle-ci de répondre à tous et quelques uns peuvent perdre leur idée en cours de route. Si l’enseignante fonctionnait par messagerie texte, ou par un site où elle aurait créé une page pour le cours (par exemple, Facebook), les enfants pourraient envoyer leur réponse tous en même temps, et ainsi, nous serions certains de ne pas perdre d’idées.

Pour vous donner un exemple à quel point le téléphone cellulaire est important aux yeux des jeunes de la génération C, Matt Groening a fait une émission complète des Simpson sur ce thème. (saison 21, 2eme épisode) Dans cet épisode, Bart a un nouvel enseignant, Zachary Vaughn. Celui-ci a une attitude branchée. Les enfants se sentent interpellés par sa façon d’enseigner avec les TIC. En effet, ce dernier enseigne à l’aide de la messagerie, des blogues et il utilise même Twitter et Facebook. Étant donné que les Simpsons ont toujours bien réussi à nous montrer un portrait juste de la réalité, il serait bien d’en saisir l’importance. Le message véhiculé par Matt Groening dit qu’il faut se mettre à jour à propos des technologies pour toucher les intérêts des jeunes le plus possible. Les technologies sont là, il ne reste plus qu’à s’en servir à bon usage!

De plus, à l'aide de la messagerie texte, les élèves peuvent recevoir et écrire des messages, ce qui leur fait un bon exercice de lecture et d’écriture autre que le papier et le crayon. Dans le même ordre d’idées, si nous voulons faire une conférence et que, par exemple, faute de distance, nous ne pouvons pas recevoir la personne dans notre école, il serait bien d’utiliser les cellulaires pour envoyer des messages textes à cette personne ou encore d’aller sur Internet visionner un vidéo de cette même personne. L’activité serait donc rendue possible malgré la distance, et ce, grâce aux téléphones cellulaires.

Selon le courant de pensée humaniste, l’information que nous recherchons nous-mêmes reste dans notre mémoire plus longtemps qu’une information que l’enseignante livre en 2 minutes, sans besoin de réflexion. L’élève, grâce à sa recherche ou à une situation authentique (comme ici, la messagerie texte), pourrait donc être au centre de ses apprentissages.

Imaginez-vous étant jeune. Auriez-vous aimé pouvoir avoir accès à la technologie? Je crois fermement que vous allez répondre oui à cette question. Nous tenons ici un autre avantage qui découle de l’utilisation du téléphone cellulaire en classes (primaire, mais encore secondaire et même universitaire), c’est-à-dire la motivation. En effet, l’intégration des TIC en classe soutient l’enseignement interactif. En ce sens, l’utilisation des appareils cellulaires favorise le travail en collaboration ainsi que l’interaction entre le pédagogue et l’élève. Ainsi, il serait de mise de permettre l’utilisation des cellulaires en classe.

Il est plus intéressant de varier les situations d’enseignement pour les élèves. En effet, faire visionner une vidéo sur YouTube ou sur Teachertube via les téléphones est bénéfique, car cela est beaucoup plus interactif qu’une autre méthode d’enseignement et vient casser la routine d'un enseignement seulement magistral.

En plus des caractéristiques déjà mentionnées, le téléphone cellulaire permet à l’élève d’apprendre en classe et aussi directement de sa maison. En effet, l'élève peut se servir de son appareil téléphonique pour prendre ses messages dans sa boîte de courriels et avoir accès aux notes de la journée. Il peut tout aussi bien aller revoir une vidéo présentée en classe ou aller revisionner une conférence. Cela est bénéfique pour les élèves plus lents qui peuvent revoir ce qui a été vu dans la journée le soir venu.

Il est certain que plusieurs pages sur le Web 2.0 se contredisent littéralement. Cependant, Internet regorge d’informations de qualité sur une panoplie de sujets. L’enseignante devrait soigneusement choisir des sites profitables qui conviennent à l’apprentissage demandé. Ainsi, les élèves éviteraient des informations erronées. Donc, en étant guidés par l’enseignante, les enfants échapperaient à ces situations problèmes.

De plus, l’information que l’on peut trouver sur Internet, par le biais des téléphones cellulaires, est très accessible. Donc, si nous demandons aux élèves de la classe de faire une recherche sur un sujet donné, il serait beaucoup plus facile et moins long de leur demander de trouver l’information sur Internet plutôt que de trouver la même information dans une bibliothèque. Ainsi, les enseignantes pourraient profiter de la différence de temps pour consolider les apprentissages qui ont été réalisés dans cette même recherche.

Ne serait-il pas plus intéressant pour un enfant de pouvoir pratiquer son écriture et sa lecture en clavardant avec ses amis? Ou mieux encore, de pouvoir découvrir une autre façon de vivre dans un pays différent, directement en parlant par messagerie texte? Il me semble qu’étant jeune, j’aurais apprécié à quel point cela est tangible. D’ailleurs, selon le PFEQ, le jeune n’est-il pas censé être au cœur de ses apprentissages et se construire des compétences?

Je vous ai présenté les nombreux avantages pour l’utilisation des téléphones cellulaires dans les classes. Maintenant, regardons du côté des désavantages reliés à cette utilisation.

Lorsqu’on utilise plusieurs ordinateurs sur un même programme ou un même site Internet, il n’est pas rare de faire face à des bogues. En ce sens, l’enseignante perdrait du temps à tenter de régler le fonctionnement des appareils. De plus, Internet peut parfois être trop lent, ce qui a comme effet de rallonger la situation d'apprentissage inutilement.

De plus, tout ceci pourrait déconcentrer les élèves et faire en sorte qu’ils utilisent leur téléphone dans un autre but que celui visé par l’enseignante. Il est certain que si nous donnons le droit d’utiliser les téléphones cellulaires, les enfants devront être constamment encadrés pour ne pas dévier du but visé par l’enseignante. Il ne faudrait pas que l’appareil devienne un outil de distraction. Les élèves devront lutter contre leur envie d’aller jouer à des jeux en ligne, ou d’aller sur les sites populaires comme Blablaland, par exemple. Mais d’un autre côté, un enfant qui ne veut pas écouter n’écoutera pas plus même s’il n’a pas Internet dans ses mains.

Aussi, un autre problème se pose : ce ne sont pas tous les élèves qui possèdent un téléphone cellulaire ou qui auraient le moyen de s’en procurer un si cela leur était imposé. Dans le même ordre d’idées, je ne crois sincèrement pas que la ministre de l’Éducation pourrait prévoir un budget pour l’achat de cellulaires. Soyons réalistes, les écoles présentent d’autres besoins que celui-ci.

Également, je suis consciente que les enfants ne devraient pas avoir accès à toute l’information en tout temps. Je crois que des moments devraient être choisis durant la journée. Prenons par exemple les mathématiques. Il est important de savoir nos tables de multiplication par cœur. Il est clair que de posséder ce savoir nous aide dans la vie. Les mathématiques sont partout aux entours. Nous devons toujours calculer dans la vie quotidienne, que ce soit pour faire l’épicerie et estimer la facture ou seulement pour faire son budget. Il est donc très utile de toujours les avoir en tête. En ce sens, je crois que de bannir le par cœur ne serait pas une excellente idée, car nous devons avoir des connaissances générales et nous ne devons pas dépendre d’une machine : soit d’une calculatrice, d’un ordinateur ou d’un cellulaire. Dans cette situation, l'élève ne devrait donc pas toujours s'en remettre à quelque chose d'extérieur, mais bien viser son autonomie. Dans la vie quotidienne, les connaissances générales auront toujours leur place!

Devant la permission d’utiliser les téléphones portables, plusieurs diraient que c'est facile pour les enfants de faire du plagiat, car ils auraient accès à toutes les informations possibles sur les sites visités. Dans un autre ordre d’idées, les élèves pourraient entrer en contact avec n’importe qui à l’aide de leur messagerie texte. Donc, s’ils ont accès en tout temps à toute l’information, ils ne retiendront jamais ce que nous tentons de leur inculquer. J'en reviens encore à dire qu’il devrait y avoir un temps pour utiliser les appareils téléphoniques.

Finalement, l’utilisation des téléphones cellulaires présente des bons et des mauvais côtés. Il suffit que l’enseignante fixe ses limites et discute avec les élèves de la bonne utilisation de ces appareils. De toute manière, il est dans notre devoir, selon le Programme de formation de l’école québécoise, de montrer aux élèves à se servir des technologies. Il y aurait donc ici une très bonne opportunité pour le faire.

Il n’y a pas beaucoup de recherches sur le sujet, ce qui porte à croire que ce point n’est pas encore le centre d’intérêt des enseignants. Pourtant, ceux-ci devraient penser à des solutions pour lutter contre la fracture numérique et un bon moyen de le faire serait d’utiliser le téléphone cellulaire à des fins pédagogiques.

Pour conclure, les enseignants doivent prévoir des situations d’enseignement variées. À l’aide de la nouvelle technologie accessible par les téléphones des jeunes, il serait absurde de refuser l’aide, l’interaction et le dynamisme de ces appareils. Il serait donc regrettable de laisser cette technologie de côté et de ne pas tenir compte des intérêts des enfants de la génération C en confisquant leur outil technologique, comme le font certaines écoles.

Et vous, permettriez-vous que vos élèves utilisent leurs cellulaires à l'intérieur de vos cours?

cellulaire3

** Je certifie avoir porté une attention particulière afin de présenter un texte sans fautes et respecter les règles d'éthique. **

Marie-Eve Belley

etu1

Auteur: etu1

Restez au courant de l'actualité et abonnez-vous au Flux RSS de cette catégorie

Commentaires (5)

Jessica Saucier Jessica Saucier ·  11 octobre 2010, 11:06:58 AM

Marie-Ève
je trouve cela très intéressant,ton idée sur créer un site web ou envoyer par messagerie texte les idées des élèves, car il est vrai que les enfants peuvent, en cours de route, perdre facilement ce qu'ils voulaient dire.J'approuve aussi le fait de l'émission de "Simpsons", qui nous démontre très bien la réalité actuelle de nos jeunes. C'est en utilisant des outils pédagogiques de leur génération qu'ils seront davantage intéressés à s'imposer dans leurs apprentissages.

Marie-Eve Belley Marie-Eve Belley ·  18 octobre 2010, 8:41:20 AM

Merci Jessica!
Les gens ont tellement une idée arrêtée à propos de l'utilisation des cellulaires en classe primaire qu'ils oublient de voir le côté positif de ceux-ci. Je crois effectivement que les outils technologiques peuvent être utilisés correctement peu importe la matière enseignée.

Joanie Harvey Joanie Harvey ·  20 octobre 2010, 4:40:29 PM

Marie-Eve, comme tu me l'as proposé, j'ai lu ton texte. Comme j'étais encore à la recherche d'idées positives en ce qui a trait à l'utilisation des cellulaires en salle de classe, cette lecture m'a permis d'en emagasiner quelques-unes. La tempête d'idée par messagerie, par exemple, me plait beaucoup. Par contre, comme tu le dis si bien, ce ne sont pas tous les élèves qui pourront s'en procurer un. En effet, avant que le MESL subventionne les écoles afin de fournir des cellulaire aux élèves, je crois que nous aurons le temps de terminer notre BACC et d'enseigner plusieurs années.
Joanie

Jess Jess ·  21 octobre 2010, 8:43:46 AM

Écoutes, je trouve que ton texte est très bien détaillé et que les exemples que tu utilises servent à convaincre les lecteurs. Ils sont concrets et réels et je dois te dire que j'ai adoré l'exemple avec l'émission des Simpson. Il est vrai qu'au départ je doutais de l'intégration des TIC dans nos salle de cours, mais en lisant ton texte, je me suis rendue compte que ce n'est pas une mauvaise chose. Sérieusement, j'ai apprécié lire ton blogue et j'ai déjà hâte de lire ton prochain^^

Marie-Eve Belley Marie-Eve Belley ·  25 octobre 2010, 2:42:55 PM

Joanie, merci d'avoir pris la peine de lire mon texte pour y trouver quelques idées.
En effet, comme je l'avais mentionné, il serait utopique de penser que dans un avenir rapproché un budget sera prévu pour l'achat de cellulaires au primaire. Par contre, plusieurs enfants possèdent déjà un téléphone portable. Il serait donc bien de les utiliser en même temps que les ordinateurs, d'autant plus qu'une classe primaire en possède peu. Ces ordinateurs sont en quantité insuffisante lorsque vient le temps de tous s'en servir au même moment. Avec l'alternative du cellulaire, les élèves pourraient former de plus petites équipes pour réaliser les activités qui demandent l'utilisation d'internet, par exemple.
Et avec cette méthode plus centrée sur les apprenants, les élèves seraient donc plus motivés.

Jessica, tu dis que l'utilisation des cellulaires "n'est pas une mauvaise chose". Je crois que l'utilisation de cet outil technologique tant aimé des jeunes pourrait seulement apporter des points positifs à ton enseignement s'il est utilisé dans une optique pédagogique. Il est clair que le cellulaire pourrait enrichir tes situations d'apprentissages dans plusieurs circonstances.

no attachment



À voir également

Laisser la place aux jeunes pour apprendre

Mon activité favorites à Clair 20XX, c'est la période où les jeunes prennent le contrôle!

Lire la suite

Les choses changent!

Je suis souvent un peu désabusé par la vitesse à laquelle les choses changent (ou ne changent pas!) en éducation... J'ai souvent l'impression qu'on vraiment beaucoup de difficulté à tout aligner correctement pour créer un changement. Vous comprendrez donc que lorsque je constate un changement, ça me fait très plaisir!

Lire la suite