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Ce que je pense des critiques sur les tableaux blancs interactifs

Plusieurs critiquent les tableaux blancs interactifs en me disant que ça reproduit un vieux paradigme et que, conséquemment, ce n'est pas de bons outils... Ils associent tableau interactif à approche magistrale.

Je réponds toujours qu'il ne faut pas tuer le messager!

Dernièrement, un animateur Recit m'a pointé cet article de Wikipedia... On y cite une seule source pour appuyer la critique suivante:

  • Malgré que la nouveauté ait frappé les jeunes apprenants qui accueillent bien cet outil au départ, l'impact sur la motivation ne semble pas durer. Des analyses statistiques auraient démontré aucun impact sur l'apprentissage dans la première année de formation de ces jeunes...

J'arrête ici de traduire... J'ai mal à mon coeur de chercheur et de pédagogue! Très mal!

La conclusion citée dans l'article ne vaut rien pour plusieurs raisons...

D'abord, remarquez qu'elle est seule et n'est pas appuyée. Même si on citait 10 recherches avec cette conclusion, ça ne changerait rien. En cherchant un peu, on trouverait certainement autant de recherches qui prouvent le contraire. C'est un classique de la recherche sur les TIC... Il y a autant de recherches pour, que de recherches contre! Le problème vient de la mauvaise compréhension des TIC et de leurs rôles par les chercheurs. C'est un phénomène qu'on décrit depuis plusieurs années, mais n'importe qui ayant un diplôme de doctorat peut s'improviser chercheur en éducation ou presque... Ainsi, un spécialiste en apprentissage du français peut écrire un article sur le tableau interactif en se basant sur les conclusions de son expérimentation sans vraiment avoir de spécialisation ou de connaissances suffisantes du champ...

Remarquez ensuite que cette conclusion associe la présence d'un outil dans la classe à l'apprentissage! Donc si je comprends bien, le simple fait de la présence d'un tableau interactif devrait favoriser ou nuire à l'apprentissage?

Vous voyez déjà que ça n'a pas de sens, mais je vais continuer. Le tableau étant un outil, je peux bien l'utiliser ou mal l'utiliser. Je peux frapper n'importe où avec mon marteau ou l'utiliser intelligemment. Même là, certains seront plus habiles que moi avec leur marteau, car plus talentueux, expérimentés... Il est clair que si j'utilise mon tableau interactif exclusivement pour soutenir des exposés magistraux en remplacement de mon tableau vert, il ne sera pas associé à plus d'apprentissages que le tableau vert. Le même article de Wikipédia dit d'ailleurs que le rapport cité conclu aussi que l'utilisation tour à tour du tableau par les étudiants ralentissait les activités... Ce n'est pas le tableau le fautif. C'est la façon de l'utiliser, la gestion de classe. Ce n'est pas plus efficace comme méthode que de demander à vos étudiants de venir effectuer une multiplication au tableau chacun leur tour. Maximisons le temps d'engagement et demandons plutôt à tous nos étudiants de faire une multiplication tous en même temps dans leur cahier ou sur leur portable ou... Vous voyez, comme moi que le problème ici c'est la méthode, pas l'outil!

À ce stade, je crois qu'il est clair que les comparaisons entre outils qui ne tiennent pas compte de la méthode pédagogique ne valent absolument rien. Et souvent, d'utiliser un média plutôt qu'un autre nécessite de modifier toute la méthode. Il est ainsi impossible ou très difficile de comparer les outils entre eux.

La recherche sur les TIC est souvent plus utile lorsqu'elle se concentre sur un outil et tente d'en déterminer les bons et les mauvais usages.

La vraie question, ce n'est pas "est-ce que le tableau favorise l'apprentissage plus ou moins que le tableau vert?" Ce n'est même pas "est-ce que le tableau interactif favorise l'apprentissage?" La vraie question c'est "comment le tableau interactif peut-il supporter l'apprentissage le plus efficacement?"

D'associer le tableau interactif à une seule méthode et en déduire que c'est bon ou mauvais est une erreur majeure. Il est temps de cesser ce débat futile et de parler des vraies choses. Les chercheurs qui font cette erreur doivent en être informer par leurs pairs. (Le système de révision par les pairs n'est peut-être pas toujours efficace, mais c'est un autre débat!) Les pédagogues et les enseignants doivent aussi être plus exigeants et ne pas accepter trop facilement les conclusions des universitaires.

Trois ou quatre jeunes qui corrigent une dictée ou font l'analyse d'un texte pour identifier et corriger les fautes sur un tableau suffisamment grand pour leur permettre de voir l'écran et d'interagir très simplement sans avoir à se passer le clavier ou la souris ou à se pousser pour mieux voir au même moment que l'enseignante enregistre leur démarche (toutes les traces laisser sur le tableau et le son par exemple) pour des fins de diagnostiques et de révision avec les jeunes par la suite, ça risque de contribuer à l'apprentissage. La collaboration sera plus naturelle que devant un cahier ou un écran d'ordinateur trop petit pour que l'on puisse se tenir à trois devant. L'enseignante pourra donner de la rétroaction très précise.

Est-ce que d'autres situations ou scénarios d'utilisation du tableau interactif pourraient aussi favoriser l'apprentissage ou faciliter le travail collaboratif qui lui favorisera l'apprentissage? Ça, c'est des questions intéressantes et utiles!

Les personnes intéressées devraient lire cet article de Kozma qui a été publié dans le cadre d'un large débat à proposd e la recherche sur les TIC. C'est un incontournable dans le domaine. Lecture obligatoire pour mes étudiants gradués.

Kozma, R.B. (1991) Learning from media. Review od educational research, 61, 179-211.

Cet article est une pièce du débat entre Kozma et Clark... On retrouve des résumés de ce débat un peu partout sur le Web. Ici ou ici par exemple.

Kozma a écrit un autre article intéressant, en 1994 je crois... C'est aussi très intéressant.

pgiroux

Auteur: pgiroux

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Commentaires (25)

Gilles Jobin Gilles Jobin ·  16 septembre 2009, 1:32:45 PM

Le tableau fait, à mon avis, partie du paradigme de l'enseignement : C'est «UN» (qui enseigne) vs «plusieurs» (qui apprennent en écoutant). Ce UN (qui enseigne) peut être un prof, un élève, un présentateur, etc. Mais il demeure que les autres doivent ÉCOUTER. Le principe sous-jacent est qu'en écoutant un formateur, on apprend.

Je ne vois pas trop comment faire passer cet outil dans le domaine du paradigme de l'apprentissage où l'élève est ACTIF. Pour cela, il lui faudrait un TBI personnel.

Cela ne veut pas dire qu'on n'apprend pas lorsqu'on ÉCOUTE, cela veut juste dire que c'est une conception "classique" de l'enseignement.

Si on veut faire un bon show d'enseignant, le TBI est un outil à considérer. Si on veut rendre les élèves TOUJOURS actifs dans leurs apprentissages, je pense qu'il faut remettre entre les mains de l'élève un outil qui le permette, comme, par exemple, un ordinateur.

André Roux André Roux ·  16 septembre 2009, 1:48:22 PM

Je suis en accord avec le commentaire de Gilles. Un élève actif doit être en mesure de créer, communiquer partager et «remixer» quand il est prêt à le faire pas quand ce sera à son tour. En ce sens les ultra-portables en réseau favorisent plus le paradigme de l'apprentissage que le tableau blanc électronique.

Patrick Giroux Patrick Giroux ·  16 septembre 2009, 1:53:57 PM

Je crois que tu te contredis, Gilles, en nous fournissant une piste de réponse. Il faut soit plusieurs TBI pour que les étudiants puisssent y travailler par équipe ou, comme c'est économiquement difficile, adopter un système qui permette son utilisation par tous les apprenants. Il y a une enseignante ici qui utilise un Smartboard depuis plusieurs années et qui, dans le passé, l'utilisait avec succès dans un système par atelier dans lequel on utilise parfois le TBI. Son Smartboard est installé derrière la classe, loin de son bureau et de son tableau vert... Tableau vert que le TBI ne remplace pas du tout. La rotation quotidienne des équipes permet à toutes les équipes d'aller à l'ordinateur et de profiter du TBI. Alors que j'étais étudiant au doctorat, je l'ai vu intégrer son TBI et la vidéocommunication à ses activités à tous les cycles du primaire... Même le présco!

Je le réaffirme, le TBI est indépendant de la méthode et du paradigme. C'est un outil, à nous de l'utiliser correctement.

J'ose croire que les pédagogues les plus experts comme les plus novices arriveront à se détacher de leur premier réflexe et pourront apprendre à juger des outils spécifiquement en fonction de leurs potentiels et limites. Laissons nos préconceptions de côté et luttons contre l'immobilisme en étant cohérent et imaginatif!

Marielle Potvin Marielle Potvin ·  16 septembre 2009, 1:59:46 PM

Il faut prendre le temps de visionner les capsules vidéos suivantes avant de prétendre que le TBI ne change pas la façon traditionnelle d'enseigner. L'Activslate et l'Activote, entre autres, changent la donne et engagent véritablement l'élève. Le fait que tous les fichiers soient ensuite enregistrés et qu'on puisse s'y référer par la suite augmente l'efficience de l'enseignement dispensé. Sans compter que ces fichiers peuvent être partagés. Rendre les élèves TOUJOURS actifs relève de l'utopie. Les engager aux maximum serait plutôt le but visé. La variété a toujours sa place, en enseignement.

http://bit.ly/17rjKO
Patrick Giroux Patrick Giroux ·  16 septembre 2009, 2:00:42 PM

Bonjour André!

Plus? Pas nécessairement! Je peux imaginer une bonne dizaine d'usages contreproductif de tes netbook et, cela, en m'appuyant sur ce que j'ai vu dans les écoles de ma région! Ça dépend encore de ce que tu vas faire avec.

Je suis d'accord avec toi sur un point. Je crois que, à prix égal, les netbook ont plus de potentiel. Mais le débat initial portait sur la valeur du TBI et sur son potentiel de favorisation de l'apprentissage et, beaucoup, sur le fait que les gens l'associent trop rapidement à un outil magistral... C'est contre cette association que j'en ai. Une association qui démontre notre manque d'imagination et qui favorise l'immobilisme selon moi.

Si un enseignant choisi le TBI, il faut le guider pour éviter pour qu'il l'utilise adéquatement, d'une manière qui maximise sont impact sur l'apprentissage. Et ça existe...

Patrick Giroux Patrick Giroux ·  16 septembre 2009, 2:04:57 PM

Pierre m'a fourni ce lien que j'indexe ici pour ne pas le perdre... http://www.thefreelibrary.com/Interactive+whiteboards:+creating+higher-level,+technological...-a0198931292

Marielle Potvin Marielle Potvin ·  16 septembre 2009, 2:20:19 PM

Je pense qu'il y a erreur sur le lien que je vous ai fait parvenir. Voici les vidéos que je vous proposais. Bien sûr, c'est de la pub de Promethean, mais ça donne une idée. L'important sera de savoir faire la part des choses.

http://www.prometheanworld.com/french/server.php?show=nav.19885

Pierre Lachance Pierre Lachance ·  16 septembre 2009, 6:44:53 PM

Bonjour M. Giroux.

Petite question pour m'aider à mieux comprendre votre billet: à qui, quoi peut-on se fier pour faire des choix (parmi les TIC disponibles)? Pour établir des priorités (selon budget, finalité, contexte, etc)? Ce qui est le travail d'un conseiller (que je suis).

Merci, au plaisir.

Gilles Jobion Gilles Jobion ·  16 septembre 2009, 7:08:58 PM

Je me fais peut-être mal comprendre mais j'essaierai d'être plus clair.

1 - Le TBI n'est rien sans les logiciels dans un ordinateur. C'est la manipulation du logiciel et ce qu'on peut en faire qui lui donne un potentiel pédagogique, didactique et autres. Or le TBI ne sert qu'à projeter ce qu'on fait sur un écran de portable pour que tout le monde puisse en "profiter" dans la classe. Je le répète : le TBI n'est rien sans les logiciels. Or, je crois profondément que si l'ÉLÈVE manipule le logiciel, il apprendra beaucoup mieux qui si c'est un prof qui le manipule à sa place.

2. Un TBI est un outil de prof... Et c'est un outil classique en ce sens qu'il nous amène à penser qu'en donnant un cours avec le TBI (ou un canon, c'est pareil) , l'élève apprendra beaucoup mieux que si on le fait avec un tableau ordinaire. Cela est peut-être le cas mais d'après moi, l'élève apprendra beaucoup moins que s'il manipulait lui-même le logiciel.

3. Quand à l'utopie d'un élève actif... Je préfère tout tenter pour atteindre cette utopie en investissant dans des outils pour les élèves plutôt qu'en investissant dans des outils qui favorisent les bonnes vieilles méthodes de la transmission des connaissances.

4. J'ai vu plusieurs vidéos sur le TBI. Ils sont tous très bons et sont tous dans l'esprit du «un» vers «plusieurs». Je connais aussi plusieurs excellents enseignants de ma cs qui sont enthousiasmés par l'outil et qui font un très bon boulot. Un bon boulot de prof transmetteurs de connaisssances...

5. Je ne comprends pas cette difficulté à admettre que le TBI est un outil d'enseignant...

Jean-Luc Trussart Jean-Luc Trussart ·  16 septembre 2009, 8:03:44 PM

Outil pédagogique ou outil pour l'enseignant, il reste que le TBI est un support visuel.

Pour ce qui est du prix, une ressource qui pourrait sûrement vous intéresser:Un TBI à 50$ http://www.tnwii.info/.

J'ai tenté de le faire fonctionner sans succès. Si quelqu'un réussit, faites-moi signe:) Je pourrais alors vérifier de quel type d'outil il s'agit;)

Jean-Luc Trussart Jean-Luc Trussart ·  16 septembre 2009, 8:05:04 PM

L'adresse exacte: http://www.tnwii.info/?voir=tnwii

pgiroux pgiroux ·  16 septembre 2009, 8:49:45 PM

Bonsoir Pierre,

Sur qui ou quoi se fier? Hummm... La réponse théorique du prof en technologie éducatives c'est: Il faut analyser les caractéristqiues de l'outil et peser le pour et le contre en fonction de chaque situation. Il existe plusieurs typologies des médias pour aider à les décrire. Romiszowski en propose plusieurs dans ses livres (je n'ai pas la référence à la maison mais je vais tenter de l'ajouter demain). Collins, Neville et Bielacsic en propose aussi une (idem pour la référence). Ces typologies s'incèrent assez bien dans le contexte théorique du design pédagogique.

Il y a aussi les recherches, mais il faut apprendre à être critique. Toutes les recherches ne sont pas toujours parfaites comme je l'ai dit plus haut. Je dirais qu'il faut consulter plusieurs recherches afin d'être en mesure de les comparer.

Il y a ensuite les expériences de terrain. Des fois, l'expérience d'un enseignant et ses commentaires valent bien des recherches. J'ai d'ailleurs tendances à beaucoup valoriser l'expérience des ensiegnants autour de moi et c'est une des raisons qui me poussent à suivre les efforts et les écrits de plusieurs animateurs de Recit et enseignants. Par contre, dans le contexte particulier du TBI, je crois fermement qu'il est erroné d'associer systématiquement et automatiquement TBI et enseignant!

Bonsoir Gilles,

Je suis d'accord avec toi, le TBI n'est rien de plus qu'un gros écran avec des propriétés tactiles. Mais ce n'est pas nécessairement un outil de prof.

Je suis désolé de paraître obstiné, mais je suis convaincu de ce fait. J'ai vu et j'ai documenté les effets d'un Smartboard sur la collaboration et ils sont puissants. L'enseignante dont j'ai parlé plus haut a obtenu son Smartboard dans le cadre d''un projet de recherche à la fin des années 90. Nos résultats étaient clairs. Lorsque les jeunes collaboraient devant un SmartBoard plutôt que devant l'écran d'un portable ou d'un ordinateur, les propriétés et la taille du Smartboard diminuaient grandement l'intrusion de l'ordinateur (souris, clavier, petitesse de l'écran). Le temps d'engagement par rapport à l'ordinateur diminuait et celui par rapport à la tâche d'apprentissage augmentait. En gros, cet interface rend l'ordinateur un peu moins présent et un peu plus facile à manipuler en contexte de travail d'équipe. Utilisé par les apprenants dans un contexte organisé autour des apprenants (je l'ai vu en action dans une clase fonctionnant par atelier sur un cycle de 5 jours), il maximise ce travail de négociation du sens (communciation entre apprenants) et de création si important en diminuant le travail de négociation avec l'interface...

Dans le laboratoire que je demande depuis trois ans pour les activités et les travaux quotidiennes des futurs enseignants de notre département, il y a une douzaine de TBI qui servent d'interface dans des stations de travail organisées chacune pour trois ou quatre personnes. Si ces outils n'étaient pas aussi dispendieux...

Évidemment, le TBI perd plusieurs de ses avantages en contexte magistral... C'est le même outil. C'est juste la méthode qui change. Comme si je décidais de frapper au mauvais endroit avec mon marteau...

C'est pourquoi j'insiste, les enseignants doivent apprendre à juger les outils sans idées arrêtées. Le choix des médias doit tenir compte d'une multitude de facteurs dont les caractéristiques du média. Chaque enseignant devrait agencer la méthode et les outils médiatiques selon le contexte, selon les apprenants, selon les objectifs d'apprentissage, selon ses caractéristiques personnelles ET selon les caractéristiques du média en restant ouvert d'esprit pour éviter d'associer un outil à une méthode. Chaque outil peut être utiliser d'une multitude de façon. C'est notre imagination qui nous limite.

Évidemment, il s'agit de mon opinion. J'ai tellement hâte de sonder mes étudiants lundi! :-)

Gilles Jobin Gilles Jobin ·  17 septembre 2009, 7:36:34 AM

«En gros, cet interface rend l'ordinateur un peu moins présent et un peu plus facile à manipuler en contexte de travail d'équipe.»

Dans quels types de projets ? Et que font les autres élèves pendant c'temps là ? ils attendent qu'on leur dise de voter à l'aide du clicker ???

Quant à ton idée d'un labo de 12 TBI... Et bien là, j'comprends pas trop l'intérêt. Peut-être y en a-t-il pour la recherche universitaire, mais pour le reste, me semble qu'il y a des solutions plus flexibles, moins coûteuses et plus réalistes pour amener les élèves à travailler en équipe. Ex. On peut travailler à plusieurs en mode synchrone à l'aide d'un Google document.

«Chaque outil peut être utilisé d'une multitude de façon. C'est notre imagination qui nous limite.» Bien d'accord, mais en ce qui concerne le TBI, je n'ai pas vu de trucs qui sortent vraiment du paradigme de l'enseignement.

Pierre Lachance Pierre Lachance ·  17 septembre 2009, 9:55:28 AM

Bonjour Patrick, merci pour ta réponse, elle me réconforte. Surtout la partie où on doit écouter les enseignants. Je ne sais pas trop dans quel milieu j'évolue, mais quand j'écoute les enseignants qui utilisent un TBé(lectronique) prêté (plus juste comme nom à mon avis, comme André), j'entends pas la même chose que de ton côté. Sauf pour la partie que c'est très plaisant à utiliser pour présenter du contenu. Mais pour ce qui est de favoriser le développement de compétences, là y a pas grand changement.

Pour la partie où tu dis: «Il faut analyser les caractéristiques de l'outil et peser le pour et le contre en fonction de chaque situation.» C'est exactement ce qu'on essaie de faire. Ma situation est différente d'une recherche sur un outil précis, très différente. Je dois faire des choix, donc renoncer (non pas à tout jamais, les contextes évoluent, on est passé des objectifs aux compétences) à des TIC comme sondes, station météo, robots de certaines marques, TBé...

En ce qui concerne les recherches, je suis d'accord qu'il faut être critique, car il ne faut pas oublier qu'en observant on influence le sujet observé.

Au plaisir.

Jocelyn Dagenais Jocelyn Dagenais ·  17 septembre 2009, 11:17:03 AM

Ahhhhhhhh les conseillers pédagogiques !!! Eux autres ils connaissent cela l'enseignement !!! Il faut voir ici une pointe d'humour étant moi-même un ex de cette tribu détenant le savoir sur le Programme de formation, du changement de paradigme et autres mots à la mode ;o) Le fameux TBI, la bête noire qui fait peur aux CP. Ça me désole de voir qu'au lieu de trouver de bonnes façons de l'utiliser, on critique l'outil ! Comment rendre un élève actif avec le TBI ? Selon moi l'outil est présent dans la classe au même titre qu'une calculatrice graphique, une manette pour voter et autres outils techno. Pourquoi ne pas vouloir y trouver des avenues intéressantes. Et depuis quand est-ce devenu "MAL" d'écouter ? J'ai l'impression que certains commentaires relèvent de ceux faisant partie d'une secte !!! Mais bon, je crois qu'il faut plutôt aider les enseignants à changer leurs pratiques et s'ils le font grâce à un outil comme le TBI, tant mieux. En terminant, tout ne s'apprend pas en arrière d'un écran d'ordinateur ;o)

Patrick Giroux Patrick Giroux ·  17 septembre 2009, 12:05:44 PM

Bonjour Gilles,

Pendant qu'une équipe travaillait au TBI, les autres faisaient un atelier de maths, de français ou de sciences par exemple. Certains étaient aussi avec l'enseignante pour leur période de consolidation des apprentissages... La classe était organisée en différente région et l'horaire des équipes était déterminé à l'avance pour chaque semaine. Chaque jour, les élèves travaillaient à 3 ou 4 ateliers en plus de rencontrer l'enseignante pour une période de renforcement.

Le labo servira exclusivement aux étudiants, pour réaliser leurs travaux d'équipe dans le cadre de leur formation. Nous avons déjà un laboratoire de 50 postes en "rang d'onion" et il déborde constamment. Le vieux labo serait réservé aux travaux individuels et le nouveau aux travaux en équipe. Évidemment, plusieurs cours sont aussi donnés dans le vieux labo qui pourraient peut-être utiliser le nouveau.

Bonjour Pierre,

Je comprends qu'il faut faire des choix. J'ai moi-même choisi d'encourager l'achat de plusieurs portables dont 12 XO avant de financer mon labo avec des TBI. Mais je voulais surtout réagir à l'association ferme de Gilles et André. TBI = magistral... Je crois que c'est faux. Si un enseignant choisit le TBI, il y a moyen de le guider pour qu'il l'utilise adéquatement... C'est possible.

Pierre Lachance Pierre Lachance ·  17 septembre 2009, 12:49:20 PM

Bonjour, ma conclusion (je n'interviendrai plus): les tic ne sont pas toutes égales (selon finalités, contexte, budget...) et elles ont toutes des effets secondaires. Je dois tenir compte de ces points quand on me demande mon avis. Désolé si ça donne l'impression d'être fermé/bouché/CP (ça rime).

Au plaisir.

Patrick Giroux Patrick Giroux ·  17 septembre 2009, 1:28:33 PM

C'est une assez bonne conclusion Pierre... LA théorie des systèmes nous dit que dans un système il faut tenir copte de toutes les interactions lors de prendre une décision. La classe étant un système où interagissent enseignants, apprenants, médias et toutes les variables environnementales, chaque décision pédagogique devrait tenir compte des variables et des interactions à l'intérieur de la classe. Chaque élément a aussi des caractéristiques propres qui vont influencer ses réactions et interactions. Je fais un peu les coins ronds... mais en gros c'est ça!

Gilles Jobin Gilles Jobin ·  17 septembre 2009, 3:49:13 PM

Le TBI ne me fait absolument pas peur. Je ne sais trop où M. Dagenais a pris cette idée !!! Par ailleurs, je n'ai jamais dit que c'est «mal» d'écouter passivement un prof. Je dis juste que, d'après moi, c'est mieux que l'élève soit actif dans ses apprentissages. Je le répète : TBI = outil pour un enseignant qui enseigne. Qu'il le fasse de manière explicite, magistrale, en showman, en conférencier ou autrement, il reste que c'est du «UN» vers «PLUSIEURS.»

Cela sera aussi ma dernière intervention car, de toute évidence, deux paradigmes s'affrontent ici et il est assez bien connu que le chevauchement d'un paradigme (une secte?) à l'autre est à peu près impossible.

PS. Depuis l'apparition du LOGO en 1980 dans les micro-ordinateurs, je crois que l'apprentissage est beaucoup plus solide quand l'élève est lui-même concepteur et réalisateur de son propre projet. Et c'était bien avant que je devienne CP...

André Roux André Roux ·  17 septembre 2009, 4:36:25 PM

Je me demande comment Jocelyn en vient à la conclusion que le tableau blanc fait peur aux CP... En tout cas, le CP que je suis, l'enseignant que je serai toujours, n'a jamais été très appréhensif face à quelque technologie que ce soit... Pour moi le tableau blanc n'est qu'un outil parmi tant d'autres et c'est un outil dispendieux.

Je maintiens que le nom de l'objet est tendancieux... Si on le nommait tableau blanc électronique ou tableau blanc de démonstrations je crois qu'on serait plus près de la réalité.

Tout comme Gilles, je suis persuadé que le tableau blanc électronique ne permet pas l'interaction du plus grand nombre ou même de plusieurs. S'il le fait, tant mieux mais, à mon sens, il y a des outils mieux adaptés et beaucoup moins dispendieux pour faire cela. Je suis donc porté à favoriser l'utilisation de plusieurs portables ou ultra-portables, jumelés à des applications en réseau ou à des logiciels de construction de la pensée (comme les idéateurs ou Scratch) pour favoriser l'interaction et la réflexion du plus grand nombre possible d'élèves au moment où ils en ont besoin et non au moment ou ce sera leur tour.

J'arrête ici... je n'interviendrai plus à ce sujet... je ne veux pour aucune considération créer un troll.

Michelle Michelle ·  17 septembre 2009, 11:14:22 PM

C'est très intéressant de vous lire!

J'enseigne en programmation web dans un collège. Nos étudiants sont tous munis d'un ordinateur (accessibles 24 heures sur 24), toujours le même. Un de mes étudiants a "construit" un TBI avec la méthode de la manette WII. Il a programmé un logiciel qui l'accompagne et qui me permet de manipuler ergonomiquement l'outil.

En 6 mois, nous avons eu droit à plusieurs versions de l'application : tous mes étudiants prenaient part à la discussion sur ce que le concepteur devrait faire pour améliorer le logiciel. Nous avons eu l'occasion de discuter d'ergonomie, de technique, de méthode de programmation, de configurations, de droits d'auteur, etc.

Évidemment, c’est un contexte extraordinaire qui ne peut pas être transféré dans n’importe quelle situation, mais je tenais à vous dire que dans ma classe, le TBI m’a permis d’aller beaucoup plus loin qu’un tableau vert. Je le sais, dans l’autre classe j’ai encore un tableau vert.

Et dans ma classe de bureautique, dans un autre établissement, j’aimerais tant avoir un tableau blanc juste pour mes "capsules d’information" à travers les projets. Même pour une courte démo, ça rend beaucoup plus simple les explications. Parce que oui, j’utilise des démos à l’occasion! :)

Alex_Riopel Alex_Riopel ·  18 septembre 2009, 6:22:40 PM

Bonne nouvelle! La CSSamares achète 100 TBI... C'est Gilles et André qui vont être contents! Comment dépenser 200 000$ dans le vide!

IRPEN vous connaissez? 10$. au lieu de 2500$ (à la condition d'avoir un ordi bluetooth, un projecteur numérique ainsi qu'une une manette de Wii)

Avec 200 000$, l'on peut équiper plus de 160 profs d'un TBI maison et tout son kit! Économie d'échelle! Prochaine étape, bye bye livres et impressions, bienvenue portables pour tous!

Thomas Thomas ·  25 septembre 2009, 8:57:59 AM

Je n'ai aucun doute sur le fait que n'importe quel outil, TIC ou non, recèle de potentialités d'enseignement/apprentissage pour qui sait l'utiliser ou le détourner.

La question centrale sur l'utilité du TBI, c'est bien le rapport coût/utilité pédagogique. Autrement formulé, que peut-on faire spécifiquement avec un TBI qu'on ne peut pas faire autrement (ou de façon bien plus laborieuse), en sachant que les sommes investies dans un TBI, c'est souvent autant d'argent qui ne va pas ailleurs : formation des enseignants, équipement dans d'autres secteurs Tice (connexion Internet, salles informatiques, équipement des profs etc.)

Je sais par ailleurs qu'il est souvent difficile d'inciter des établissements à opter pour du matériel "bricolé" du type Tnwii pour plusieurs raisons (bonnes ou mauvaises mais décisives de toute façon): besoin de solution clé en main, besoin de garanties d'un partenaire industriel, besoin d'une image "sérieuse" vis à vis des parents, du rectorat..., manque de compétences informatiques en interne, etc.)

pgiroux pgiroux ·  25 septembre 2009, 12:08:25 PM

La question du coût place évidemment le TBi sur la touche (selon moi). Si les gens autour de moi abordaient toujours le TBi selon cet angle, je n'aurais certainement pas écrit ce billet. Dès qu'on aborde l'aspect budgétaire et que l'on estime le coût relatif en fonction du potentiel pédagogique,je ne peux qu'être d'accord que le TBi est bon, mais qu'il est loin d'être le meilleur investissement potentiel.

Quant à l'adoption des TBi bricolés, je crois que le manque de compétence et de connaissance est une cause importante. Je me demande même si la majorité est au courant de l'existence de cette solution simple.

Martin Beaudin-Lecours Martin Beaudin-Lecours ·  29 septembre 2009, 4:19:14 PM

Très intéressante discussion!

En rapport avec l'usage du tableau blanc interactif en classe, une expérience d'une enseignante du Collège de Bois-de-Boulogne que La Vitrine Technologie-Éducation a filmée:

http://www.youtube.com/watch?v=oogI...

Ou sur notre propre site:

http://ntic.org/reseau-tic/episode-...

Sonia Gounar partage en entrevue son expérience et son enthousiasme.

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